La pollution sonore, un risque omniprésent pour notre santé auditive

18-10-2019 - Prévention auditive Par Marcel Ben Soussan

Contenu mis à jour le 13/10/2021

Le bruit est omniprésent au quotidien : transports, voies routières, rues animées, travaux etc. Ces émissions continues sont pourtant nocives, tant pour l’audition (perte auditive, acouphènes, hyperacousie…) que pour la santé (stress, troubles du sommeil, irritabilité, troubles cognitifs…).

Définition de la pollution sonore

La pollution sonore désigne les nuisances sonores et phénomènes acoustiques produits par des activités humaines qui peuvent avoir un impact sur la population vis à vis de leur acuité auditive et leur santé en général (sommeil, stress...).

La pollution sonore en France, un sujet de santé public

Diverses études d'impact témoignent de la gravité de la situation. En effet, bien que les Etats-Unis occupent toujours la première place parmi les pays les plus bruyants, la France les suit de près avec la troisième position. Plus de 27% des villes françaises sont touchées par ce phénomène grandissant de « pollution sonore » ! Paris se voit même décerner la place de ville la plus bruyante de France et se place numéro deux derrière Naples dans le classement européen !

Les causes de la pollution sonore en ville

Mais quelles sont donc les causes de cette intensité sonore excessive et omniprésente ? La réponse est simple : c’est le quotidien même des grandes métropoles qui se trouve à l’origine d’une telle pollution sonore.

1. La densité et la diversité importante des transports en commun est malgré sa nécessité une première cause de cette nuisance sonore; en effet quand se ne sont pas les bus, les tramways ou les trains les métros viennent ajouter leur participation à la nuisance sonore.

2. On peut également incriminer tous les travaux publics nécessaires pour entretenir les infrastructures d'une ville telles que les routes et les bâtiments. Les travaux de rénovation, de nettoyage, de rafraîchissement ou de réaménagement sont très fréquents car avec la pollution et l'utilisation, les infrastructures s’abîment et se salissent plus rapidement qu'en zone rurale.

3. Enfin, la densité de population fait qu'il y a beaucoup plus d'animation et de vie dans les villes. Les conversations dans les rues ou en terrasse et les sonneries de téléphones créent un genre de brouhaha constant dont on s’accommode très vite. En plus du bruit qui accompagne le passage des passants, l'utilisation de voiture ou de vélo contribue à la dose de bruit.

l’île de France, région la plus touchée par les nuisances sonores

Selon un rapport de Bruitparif, l'organisme qui mesure l'ampleur des nuisances sonores en région parisienne (février 2019), les franciliens seraient les plus touchés par la pollution sonore, du fait notamment de la densité des réseaux de transports (aéroports, transports en commun…).

Toujours selon ce rapport, la pollution sonore serait devenue en île-de-France la deuxième cause de morbidité. Selon l’organisme, les personnes habitant la région perdraient en moyenne 10,7 mois de vie en bonne santé à cause du bruit.

La prévention de la pollution sonore évolue

La pollution sonore est devenue dans les villes un enjeu de santé publique. Avec cette prise de conscience des populations et des collectivités, des initiatives voient le jour pour y faire face.

Dans le cadre de l’examen de la loi d’orientation des mobilités à l’assemblée par exemple, des élus de la majorité ont insisté sur le fait de renforcer la prévention à destination des citoyens et proposé la mise en place d’observatoires locaux dans chaque régions. Aussi, depuis Juin 2019, dans le cadre d’une modification du code de l’environnement, un amendement, le n°CD1784, y inclut désormais la prévention de la pollution sonore pour tous.

Le bruit mobilise de plus en plus et devient un sujet de fonds, notamment pour les communes. A Lorient par exemple, la ville expérimente actuellement un dispositif de microphones installés sur les lampadaires de la ville. Ces derniers permettront de cartographier plus précisément le bruit et d’identifier les sources de pollution sonore. Ces données permettraient notamment aux collectivités de prendre des dispositions plus concrètes pour limiter ces nuisances.

Les conséquences de la pollution sonore : des conséquences physiques et économiques

Les conséquences néfastes de ce phénomène sont très souvent sous-estimées. En effet, insomnies, maux de tête et AVC sont des problèmes récurrents chez les personnes trop souvent exposées à une importante sonorité. De plus, d’après France TV Info, une telle pollution sonore est responsable de la mort de 10 000 personnes chaque année ! Pour vous protéger, essayer de reposer vos oreilles quand vous êtes chez vous, au travail ou le week end. Planifiez des sorties dans des endroits calmes et apaisants.

Un coût économique et social

Commandée par le Conseil National du Bruit et l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’Energie, elle synthétise les résultats scientifiques déjà obtenus à propos des nuisances liés aux pollutions sonores et, pour la première fois, les quantifie et leur attribue une valeur monétaire.

LE BRUIT DES TRANSPORTS, LE PLUS NÉFASTE, REPRÉSENTE UN COÛT SOCIAL DE 11,5 MILLIARDS D’EUROS

L’étude affiche des chiffres clés en ce qui concerne le bruit des transports : quasiment 9 millions d’individus sont, dans notre pays, exposés de manière dangereuse pour leur audition à ce type de pollution sonore.

L’étude détaille : 8 millions de personnes souffrent quotidiennement des bruits des voitures, deux-roues, camions et trains ; tandis que 500 mille individus sont excessivement exposés aux bruits des avions et autres engins volants. Le volume sonore considéré comme critique est fixé à 60 décibels environ. Au-delà de cette limite, des plans contre le bruit sont souvent mis en œuvre afin d’éviter la dégénérescence auditive et le port d’audioprothèses des personnes concernées.

Pour traduire en valeur monétaire l’impact de la pollution sonore liée aux moyens de transport, le cabinet Ernst & Young a utilisé une méthode l’Organisation Mondiale de la Santé qui mesure le rapport entre l’exposition au bruit et les conséquences que cela induit. Appliqué au territoire français, cette méthodologie a permis de démontrer que le coût économique et social du bruit des transports en France s’élève à 11,5 milliards d’euros. Le bruit des routes et autoroutes représente 10 milliards d’euros, celui des trains 1 milliard d’euros et celui des avions un demi-milliard d’euros.

Parmi les effets néfastes constatés, les premiers concernent la santé des populations plus de la moitié se manifeste par des troubles de l’endormissement et du sommeil, puis vient la gêne au quotidien, et enfin, de manière surprenante, les maladies cardiovasculaires. Les problèmes de sommeil ont en plus un impact sur l’efficacité au travail et en milieu scolaire. Sans compter l’augmentation générale de la surdité et des troubles auditifs liée aux pollutions sonores, qui explique la croissance du marché des audioprothèses et des appareils auditifs.

LE BRUIT LIÉ À L’ACTIVITÉ PROFESSIONNEL ET DU VOISINAGE NOUS COÛTE AUSSI !

Plus de la moitié des actifs en France affirment être soumis au bruit. Parmi eux, 8 sur 10 déclarent occuper un travail difficile pour les nerfs et 7 sur 10 physiquement épuisant. A l’école, on estime qu’un cas sur cinq de décrochage scolaire est dû au bruit des salles de classe, ce qui représenterait 6 milliards d’euros de perte économique chaque année.

Les Français ressentent énormément l’impact du bruit causé par leurs voisins, c’est selon eux la pollution sonore la plus dérangeante au quotidien. Cette pollution sonore n’est pas quantifiée mais reste un phénomène conséquent.

Ainsi, le coût global de la pollution sonore a été estimé à 57 milliards d’euros. Certains types de bruits restent mal connus et on peut donc penser que ce chiffre va augmenter dans les années qui vont suivre.

Pensez à vous protéger du bruit

Que ce soit dans les transports, au travail ou lors d’un loisir, pensez à limiter l’impact du bruit sur votre audition. Porter des protections auditives, standards ou sur-mesures, vous assure une protection adaptée selon l’usage, réduisant les risques auditifs et la fatigue liée à l’exposition au bruit. Vous trouverez dans les centres auditifs VivaSon protections auditives sur-mesure et conseils pour vous prémunir des nuisances sonore du quotidien.

Sources et réréfences

« Analyse bibliographique des travaux français et européens. Le coût social des pollutions sonores », Ernst & Young, Mai 2016

Marcel Bensoussan, Audioprothésiste et responsable audiologie
Marcel Ben Soussan
Audioprothésiste et responsable audiologie
Diplômé d'Etat en 2013, Marcel Ben Soussan est un audioprothésiste expérimenté chez VivaSon. En charge de la formation technique des audioprothésistes au sein de l'enseigne et dans les écoles d'audioprothèses, Marcel Ben Soussan est Responsable Audiologie chez VivaSon depuis 2015.

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