Mis à jour le 18/10/2022
Le rapport débute par un « état des lieux du secteur » : des millions de français sont atteints de déficience auditive, et nombreux sont ceux qui renoncent à se soigner à cause du coût trop élevé des appareils. L’Autorité de la Concurrence relève une moyenne de 1500€ par appareil auditif et plus de 2000 € pour un appareil haut de gamme en France, avec un remboursement assez faible par l’Assurance maladie. Le marché de l’audioprothèse représente un milliard d’euros. Il est amené à croître davantage avec le vieillissement de la population. Trois fournisseurs majeurs (des célèbres marques Siemens, Phonak, Oticon…) détiennent 70% du marché. La structure oligopolistique du marché s’explique en partie par l’importance des investissements en R&D. En effet dans le secteur, l’évolution technologique est très rapide. De nouveaux produits sortent à un rythme important, et deviennent de plus en plus perfectionnés et miniaturisés. D’autres acteurs rentrent en jeu, comme les enseignes de distribution ou les centrales d’achats et de référencement. Cependant, les principales problématiques concurrentielles ont été identifiées au niveau de la distribution au détail. En effet, les audioprothésistes ne sont pas de simples distributeurs de biens, mais aussi des prestataires de services de santé au même titre qu’un kinésithérapeute ou qu’un infirmier, qui fournissent des soins sur une longue durée. Le prix de l'appareil auditif reflète donc aussi le temps passé par les audioprothésistes auprès du client. L’Autorité de la Concurrence s’interroge donc sur la pertinence de facturer séparément l’appareil auditif et la prestation d’appareillage.
Si ce découplage pourrait éventuellement apporter plus de transparence et de concurrence au sein de la profession, il n’est pas sans risque. D’une part le patient prend le risque de sous-estimer ses besoins de suivi voire de ne plus suivre les séances recommandées, ce qui affecterait son audition. D’autre part, l’audioprothésiste risque de facturer plus cher les appareils dans la crainte qu’après la vente le patient se tourne vers un autre audioprothésiste pour réaliser son suivi. L’Autorité de la concurrence s’interroge donc sur la combinaison optimale entre la vente et l’adaptation de l’appareil. L’Autorité s’est aussi penchée sur le remboursement des audioprothèses par l’Assurance maladie ; et sur la nécessité d’encadrer les prix.
Elle interroge donc les acteurs du secteur sur la nécessité de cet encadrement, et sur ses modalités. Le numerus clausus a également été étudié avec attention. Son élévation impliquant de revoir à la hausse les capacités de formation actuelles des audioprothésistes, et les opportunités de stages en service hospitalier ORL. L’institution questionne donc la possibilité de la mise en place d’un cercle vertueux suite à un relèvement des quotas.
En ce qui concerne les réseaux de soins, ils sont considérés comme ayant un effet bénéfique sur le dynamisme du marché. En effet, leurs prix sont généralement plus bas et la prise en charge patient meilleure. De plus ils restaurent une certaine symétrie d’information en faveur du patient. Certains acteurs du secteur leur reprochent des prix trop bas qui seraient le reflet d’une moins bonne prise en charge. Pourtant certains exemples comme VivaSon prouvent le contraire, avec des taux de satisfaction élevés. Le rapport déclare : « Ces dernières années, des enseignes d’audition (ex. VivaSon) ont adopté un modèle tourné vers des offres à prix plus faibles afin d’attirer une partie de la demande qui renonce aux soins. […] D’après les enquêtes menées par ces enseignes, cette stratégie ne nuit pas à la satisfaction de leurs patients qui s’avère très bonne (plus de 90%). » Enfin, l’Autorité de la Concurrence a profité de son rapport d’étape pour rappeler que la publicité sur les prix dynamise la profession et est « un facteur important de concurrence sur le marché », la publicité promotionnelle permettant en effet aux patients d’arbitrer entre les meilleures offres commerciales. Suite à la consultation des différents acteurs et au traitement des questionnaires, le rapport définitif sera publié en décembre et comportera des recommandations afin d’améliorer la concurrence dans le secteur.
Source : EDP Audio
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