Mis à jour le 25/11/2025
La perte d'audition est un processus souvent insidieux. Contrairement à la vue qui peut baisser rapidement, l'ouïe diminue généralement de manière progressive, si bien que le cerveau s'habitue à cette privation sensorielle. C'est pourquoi la question "Quand faire un bilan auditif ?" est cruciale pour préserver son capital santé.
Beaucoup de patients attendent en moyenne 7 à 10 ans après l'apparition des premiers signes avant de consulter. Pourtant, une prise en charge précoce est la clé pour ralentir le déclin cognitif et maintenir une vie sociale épanouie. Que ce soit pour vérifier une presbyacousie naissante ou valider des symptômes gênants, voici tout ce qu'il faut savoir sur le moment idéal pour pousser la porte d'un spécialiste.
Il n'est pas toujours nécessaire d'attendre un âge précis pour s'inquiéter. Bien souvent, ce sont des situations banales de la vie courante qui doivent vous mettre la puce à l'oreille. Si vous vous reconnaissez dans plusieurs des situations suivantes, c'est le moment de réaliser un dépistage auditif.
C'est le signe le plus classique, mais aussi celui que l'on a tendance à minimiser. Si le "Hein ?" ou le "Quoi ?" deviennent des automatismes dans vos conversations, ou si vous avez l'impression que vos interlocuteurs "marmonnent" ou n'articulent pas assez, il est probable que vous souffriez d'une baisse de l'audition sur certaines fréquences (souvent les aigus, essentiels à la compréhension).
C'est ce que l'on appelle "l'effet cocktail". Au calme, en tête-à-tête, tout va bien. Mais dès que vous êtes dans un environnement bruyant, comme un restaurant, une réunion de famille ou un magasin fréquenté, suivre la conversation devient un effort intense. Vous entendez le bruit de fond, mais vous peinez à distinguer la parole. Ce signe de perte auditive indique que votre cerveau n'arrive plus à filtrer les sons parasites pour se concentrer sur la voix.
C'est souvent une source de conflit. Si votre conjoint(e) ou vos enfants vous font régulièrement la remarque que la télévision ou la radio est trop forte, alors que le volume vous semble "normal" ou "confortable", c'est un indicateur objectif d'un besoin de correction.
Parfois, la perte d'audition s'accompagne de phénomènes parasites. L'apparition de sifflements ou de bourdonnements d'oreilles (acouphènes) est souvent corrélée à une usure des cellules ciliées de l'oreille interne. De même, une sensation d'oreille "cotonneuse" ou bouchée, sans présence de bouchon de cérumen, doit inciter à consulter un audioprothésiste ou un médecin ORL rapidement.
Si les signes évoqués ci-dessus peuvent survenir à tout moment, le facteur vieillissement reste la cause principale de la baisse de l'audition. Le processus naturel de vieillissement de l'oreille, appelé presbyacousie, s'amorce généralement autour de la cinquantaine. C'est pourquoi les professionnels de santé, tout comme l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), recommandent d'effectuer un bilan auditif de référence à partir de 50 ans.
Ne voyez pas ce test comme une fatalité, mais comme un acte de prévention indispensable pour préserver votre capital auditif le plus longtemps possible.
L'audition est un sens qui évolue. Un test unique ne suffit pas à garantir votre santé auditive sur le long terme. La fréquence des contrôles dépend de votre âge et de votre profil :
| Tranche d'âge | Fréquence recommandée | Objectif |
| Moins de 50 ans | En cas de doute ou tous les 5 ans | Dépistage ponctuel |
| 50 à 60 ans | Tous les 2 à 3 ans | Suivi de l'évolution naturelle |
| Plus de 60 ans | Tous les ans | Contrôle régulier et prévention du déclin cognitif |
Instaurer un contrôle régulier, tous les ans passé la soixantaine, permet de dépister une perte auditive dès son apparition. Une prise en charge rapide facilite grandement l'adaptation : plus on attend, plus le cerveau "oublie" les sons, et plus la rééducation auditive sera longue.
Attention, il faut distinguer le vieillissement naturel de l'oreille (qui est lent) des pathologies nécessitant une intervention médicale urgente.
Si vous perdez l'audition d'une ou des deux oreilles brutalement (en quelques heures ou au réveil), il s'agit d'une urgence médicale absolue. Ne faites pas de test de dépistage en centre auditif dans un premier temps. Rendez-vous immédiatement aux urgences ou chez un médecin ORL. Vous disposez généralement de 48 heures pour initier un traitement (souvent à base de corticoïdes) afin de tenter de récupérer votre audition.
Après une exposition à un niveau sonore extrême (concert sans protection, pétard, outil bruyant), vous pouvez ressentir une ouate, des sifflements ou une perte d'acuité. Si ces symptômes persistent après une nuit de sommeil, consultez un ORL sans attendre. Un traumatisme sonore aigu non pris en charge peut laisser des séquelles (perte d’audition, acouphènes…).
Lorsque vous décidez de faire le point, deux interlocuteurs principaux s'offrent à vous, avec des rôles complémentaires :
Notre conseil : Commencez par un dépistage gratuit chez un audioprothésiste. Si une baisse de l'audition est détectée, il vous orientera vers un médecin ORL pour obtenir une prescription médicale et valider le diagnostic.
Oui, absolument. Vous pouvez réaliser un test auditif gratuit chez un audioprothésiste VivaSon sans aucune prescription médicale. Ce bilan est informatif. En revanche, si vous avez besoin d'appareils auditifs, une ordonnance d'un médecin ORL ou généraliste sera obligatoire pour l'achat et le remboursement.
Non. Bien que la presbyacousie débute plus tard, notre mode de vie moderne (écouteurs, bruits urbains) sollicite énormément nos oreilles. Faire un test à 40 ans permet de s'assurer que tout va bien ou de détecter une perte précoce liée à l'exposition au bruit.
Surtout pas. C'est l'erreur la plus fréquente. Attendre d'être en situation de handicap lourd rend l'appareillage moins efficace car le cerveau perd sa capacité à analyser les sons. Il faut consulter dès la moindre gêne (faire répéter, monter le son de la TV) pour comprendre la perte auditive et la traiter efficacement.
[1] Amieva H et al. Brain 2014;137(4):1167-75 et Foubert-Samier A. et al. Neurobiology of Aging 2012;33(2):423.e15-25
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