Mis à jour le 09/06/2025
Selon une étude publiée dans la revue “The Lancet Regional Health – Europe” , près de 15 % des Européens seraient touchés par des acouphènes [1]. Bien que très répandus, les acouphènes suscitent encore de nombreuses questions. Quelles en sont les causes et des traitements efficaces existent-ils ? La personne atteinte n’obtient pas souvent de réponses scientifiquement prouvées et il n’existe à ce jour aucun traitement réellement efficace contre ce trouble auditif.
Alors, reste une question primordiale : “ mes acouphènes peuvent-ils disparaître d’eux-mêmes ?” Vous avez peut-être entendu des témoignages parlant d’acouphène disparu d’un jour à l’autre. Est-ce possible ?
Les audioprothésistes VivaSon vous proposent quelques pistes de réflexion sur la réalité ou non de l'éradication des acouphènes et sur l’incidence du stress sur cette pathologie auditive.
Il convient de rappeler la définition de l’acouphène : il s’agit d’un bruit perçu au niveau du cerveau ou des oreilles, uniquement par la personne atteinte. Le patient entend des bourdonnements, des sifflements, des grésillements ou battements dans une oreille, voire dans les deux. Dans plus de 90 % des cas, on parle d’acouphènes subjectifs, car le son perçu n’a aucune cause externe.
Les acouphènes peuvent être temporaires ou chroniques, discrets ou particulièrement invalidants selon leur intensité et leur fréquence.
La cause et les conséquences des acouphènes sont complexes à identifier. Parce qu’elle endommage les cellules ciliées de l’oreille interne, essentielles à l’audition, l’exposition prolongée au bruit, comme des concerts ou des environnements industriels, est l’un des facteurs les plus courants. La presbyacousie, ou perte auditive liée à l’âge, en est une seconde cause fréquente. On peut également recenser les troubles de l’oreille moyenne, certaines maladies, comme la maladie de Ménière, la prise de médicaments ototoxiques, ainsi que le stress et l’anxiété.
Parce que les causes sont difficilement identifiables, il est tout aussi complexe d’établir avec précision quand les acouphènes disparaîtront. La question de la durée des acouphènes mérite également d’être posée : si certains acouphènes sont durables, ces bruits parasites peuvent également apparaître brutalement et disparaître tout aussi rapidement.
La prise en compte de la durée d’un acouphène reste cependant un indicateur important pour estimer la sévérité d’une maladie ou de troubles de l’audition et envisager la conduite à tenir pour vivre au quotidien avec ces sons parasites.
Certains acouphènes dits temporaires ou occasionnels peuvent disparaître rapidement. Ces acouphènes passagers ont en général des causes bien identifiées, et apparaissent quand les oreilles ont été soumises à des volumes sonores très élevés.
Si l’on pense souvent aux bruits de concerts et de boîtes de nuit, cela vient également du travail. D'après une étude menée à l’occasion de la Journée Nationale de l'audition en 2024 [2] 62% des actifs occupés se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail, et 32% d’entre eux témoignent avoir souffert de sifflements et d’acouphènes.
Ces acouphènes passagers disparaissent rapidement, dans les premières 24 heures ou au bout de quelques jours. Durant cette période, prenez toutefois soin de votre santé auditive, en plaçant vos oreilles au repos dans un environnement sonore feutré. Si la disparition des acouphènes arrive dans un délai de 6 mois, on parle alors d’acouphène temporaire.
Vous pouvez entendre des sifflements, une sensation d’écho, votre oreille ou vos oreilles bourdonnent sans qu’il ne s'agisse d’acouphènes, qu’on pourrait qualifier de ”faux” acouphènes, c’est le cas notamment :
En général, dès que le corps étranger est retiré ou que l’infection est traitée, le bruit parasite disparaît.
Acouphène temporaire ou faux acouphène : prenez soin de la santé de vos oreilles ! La prévention est importante pour éviter ces troubles auditifs : portez un casque lors des concerts, sur votre lieu de travail si l’environnement sonore est élevé, ne laissez pas s’aggraver une otite et soyez vigilant si vous constatez une perte de l’audition.
Percevoir des bruits de manière épisodique n’a rien d’anormal, notamment dans le silence : c’est leur répétition et leur durée qui altère la qualité de vie des patients. Contrairement aux acouphènes temporaires, les acouphènes dits permanents, ou chroniques, s’installent, comme leur nom l’indique, durablement, parfois à vie. On parle de chronicité dès lors que les symptômes persistent au-delà de six mois.
Exposition au bruit, prise de médicaments ototoxiques, perte auditive liée à l’âge, traumatismes acoustiques, ou maladies : à l’instar des acouphènes temporaires, les causes de ces bruits permanents peuvent être multiples et variées.
Qu’ils soient continus ou intermittents, les acouphènes chroniques ont une incidence importante sur la qualité de vie des patients qui en sont atteints. Ils peuvent notamment être responsables de stress, d’anxiété, de fatigue voire d’un état dépressif.
Le lien entre le stress et les acouphènes a été démontré dans certains cas d’acouphènes.
Une étude récente menée sur des rats [3] a révélé que le stress chronique peut provoquer des modifications des circuits neuronaux impliqués dans les acouphènes. Après exposition à un stress de contrainte, 64,3 % des animaux ont développé des acouphènes sans altération de leur audition. Ces résultats suggèrent que le stress chronique, à lui seul, peut être un facteur déclencheur des acouphènes, en induisant des perturbations dans l’activité neuronale des régions cérébrales associées à ce trouble, accompagnées de modifications comportementales.
Si le stress n’est pas nécessairement à l’origine de l’apparition des acouphènes [4], il contribue parfois à leur aggravation. Parmi les personnes souffrant d’acouphènes interrogées à l’occasion de la Journée Nationale de l’Audition [2], une proportion significative rapporte une augmentation de l'irritabilité, de la nervosité et de la fatigue , notamment lors d'événements bruyants tels que les manifestations sportives et festives. Ces symptômes affectent leur bien-être général et leur qualité de vie.
Vos acouphènes ne disparaissent pas et cela vous inquiète ? Parlez-en à votre ORL ou prenez rendez-vous avec l’un de nos audioprothésistes, les centres VivaSon sont installés partout en France, pour garantir un accompagnement de proximité et proposer des solutions auditives adaptées.
En cas d’acouphènes persistants, un bilan ORL et une audiométrie seront prescrits pour évaluer l’état du système auditif et exclure toute cause sous-jacente. Si une perte auditive est détectée, le port d’un appareil auditif peut atténuer les symptômes, notamment grâce à des fonctions de masquage ou des réglages adaptés. Les thérapies sonores, comme le bruit blanc ou la TRT (Tinnitus Retraining Therapy), ont également démontré leur efficacité à réduire la perception des acouphènes.
D’autres remèdes contre les acouphènes ou des thérapies sonores peuvent être envisagés pour améliorer la qualité de vie du patient, comme la sophrologie , le yoga, et la méditation. Ces différents traitements permettent de mieux gérer le stress au quotidien, d’atténuer l’irritabilité et l’anxiété liées aux acouphènes.
Et si l'alimentation jouait un rôle ? Selon une récente étude [5], une alimentation riche en certains nutriments pourrait réduire le risque d'acouphènes. L’étude, impliquant plus de 300 000 participants, met en évidence des associations significatives :
Les maux associés aux acouphènes sont à surveiller. S’ils s’accompagnent d’autres symptômes comme une hyperacousie (c’est-à-dire une hypersensibilité aux sons qui crée une douleur de l’oreille), des vomissements, vertiges, vous devez en urgence consulter un médecin ORL. Il convient d’être vigilant, car le traumatisme subi par un son très élevé peut devenir irréversible pour votre audition.
Même si les acouphènes ne se guérissent pas, il est possible de les atténuer au moyen d’un accompagnement adapté. Voici les témoignages de patients suivis dans des centres VivaSon, qui ont réussi à retrouver une meilleure qualité de vie.
Cadre dans la communication, Camille a commencé à souffrir de sifflements constants dans l’oreille gauche après une période de fort stress professionnel.
“Au début, je pensais que c’était passager. Mais les sifflements ont persisté durant des semaines, m’empêchant même de dormir.”
Après un bilan ORL, aucun problème auditif important n’a été identifié. Son audioprothésiste lui recommande alors un générateur de bruit blanc et l’oriente vers des séances de sophrologie.
“En quelques semaines, les sifflements sont devenus plus discrets. Je me suis sentie moins envahie. Aujourd’hui, je vis avec, mais je les remarque beaucoup moins.”
Marc travaille depuis plus de 20 ans dans l’industrie du bâtiment. Malgré le port occasionnel de protections auditives, il a été exposé régulièrement à des bruits forts.
“Un jour, après une journée particulièrement bruyante, j’ai entendu un sifflement qui ne m’a plus quitté.”
Son audiogramme révèle une perte auditive légère. Il est appareillé avec des aides auditives dotées d’une fonction de masquage .
“C’est plutôt efficace : j’ai dû porter les appareils plusieurs semaines pour constater une différence, mais les acouphènes passent de plus en plus à l’arrière-plan. Je revis, surtout dans le calme là où mes acouphènes sont particulièrement gênants.”
Passionnée de musique, Rose assiste régulièrement à des concerts. Après un festival, elle ressent un sifflement persistant dans les deux oreilles.
“Je n’avais jamais eu ça. Au bout de trois jours, ça ne partait toujours pas, j’ai vraiment eu très peur.”
Le diagnostic est un acouphène temporaire, sans atteinte auditive détectable. Un suivi est mis en place avec un audioprothésiste qui lui recommande du repos auditif ainsi qu’un accompagnement via des thérapies sonores douces.
“Le bruit a disparu en quelques semaines, mais j’ai aussi appris à protéger mes oreilles. Maintenant, je ne risque plus d’aller à un concert sans bouchons adaptés.”
Vous souffrez d’acouphènes ? N'attendez pas qu’ils disparaissent tout seul pour retrouver votre confort de vie ! Prenez rendez-vous dans un centre VivaSon pour obtenir des conseils personnalisés, bénéficier d’un accompagnement sur mesure et d'un traitement adapté.
[1] R. Biswas, A. Lugo, M.A. Akeroyd, W. Schlee, S. Gallus, D.A. Hall, Tinnitus prevalence in Europe: a multi-country cross-sectional population study, The Lancet Regional Health - Europe, Volume 12, 2022, 100250, ISSN 2666-7762, https://doi.org/10.1016/j.lanepe.2021.100250 .
[2] Bruit, santé auditive et qualité de vie au travail - Vague 8 (2024) Journée Nationale de l’audition, https://www.journee-audition.org/images/cp/cp-barometre-bruit-travail-2024.pdf
[3]Ye Lin Kim, Hyo Jeong Yu, Min Jung Kim, Jae Sang Han, et all. Génération d'acouphènes et changements comportementaux causés par le stress chronique : une étude comportementale et cérébrale dans un modèle de rat (2024) PubMed https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39411919/
[4] Asma Elarbed, Kathryn Fackrell, David M. Baguley & Derek J. Hoare (2021) Tinnitus and stress in adults: a scoping review, International Journal of Audiology, 60:3, 171-182, DOI: 10.1080/14992027.2020.1827306
[5] Association of 15 common dietary factors with tinnitus: a systematic review and meta-analysis of observational studies Mengni Zhang, Xiaocui Wang, Xinyi He, et all. (2024) BJM Open https://bmjopen.bmj.com/content/15/3/e091507
QUESTIONS FRÉQUENTES
Déposer un commentaire