L’association JNA publie les résultats de son enquête sur la santé auditive au travail

La Journée nationale de l’audition a publié récemment les résultats de son enquête réalisée à l’occasion de la semaine de la santé auditive au travail qui s’est déroulée du 14 au 18 octobre. En partenariat avec l’ifop, l’enquête a été menée en ligne auprès de 1011 personnes âgées de 18 ans et plus. Selon l’association, les résultats sont particulièrement alarmants, alertant sur la gêne croissante liée au bruit sur le lieu de travail et ses conséquences. Au-delà de la surdité professionnelle qui peut en découler, l’impact sur la qualité de vie et la santé en dehors de l’activité professionnelle est mis en avant..

Le bruit au travail de plus en plus ressenti par les actifs

D’après les résultats de l’enquête, de plus en plus d’actifs perçoivent une gêne liée au bruit sur leur lieu de travail. Près de 59% des répondants le confirment (soit 6 actifs sur 10) et cette proportion augmente avec le temps, +7% par rapport à l’enquête réalisée en 2017. Cette perception est davantage ressentie par les habitants de l'agglomération parisienne (68%), du fait de la concentration de population, et les ouvriers (69%). Plus intriguant, "une majorité des salariés des secteurs des services (54%) et de l’administration (60%) déclarent également percevoir cette gêne".

Cet enjeu de qualité de vie au travail prend de plus en plus d’importance pour les répondants. Selon les résultats, le fait d’agir sur le bruit et les nuisances sonores au poste de travail est plus important que :

• le confort au sein de l’espace de travail (+7 points)
• son éclairage (+5)
• son emplacement (+4)
• sa température (+1)

Un impact sur la qualité de vie au travail

Le bruit a un impact certains sur la qualité de vie. La qualité du travail fourni par exemple, serait impacté pour 72% des répondants ayant déclaré être gênés par les nuisances sonores. Une majorité d’entre eux rapporte également un impact négatif sur leur santé au travail en général : “le comportement (fatigue, nervosité, agressivité, lassitude) (83%), et l’équilibre général de la santé (somnolences, maux de tête, anxiété, etc.) (69%)”.

Une parti de ces personnes gênées (57%) ont conscience des conséquences possibles de cette gêne sur l’audition (acouphènes, hyperacousie, perte d’audition…) et plus alarmant encore, une partie d’entre eux affirment qu’ils sont impactés par ces répercussion sur leur audition.

Cet impact sur l’audition des répondant ressentant une gêne se manifeste notamment par des difficultées de compréhension dans certaines situations, lors d’une conversation (49%), au téléphone (48%), ou bien en réunion par exemple (33%).

Mais aussi en dehors

Le niveau sonore ambiant a également des conséquences en dehors du lieu de travail. “Un actif occupé sur deux se plaint de fatigue, de lassitude et d’irritabilité (50%) dans son quotidien en dehors du temps de travail“

Un enjeu de taille qui n’est pas suffisamment pris en compte

Face à cet enjeu, il apparaît que les employeurs ne se saisissent pas suffisamment du problème, notamment par le biais de la prévention, de l’aménagement de l’espace ou bien la mise à disposition de protections auditives. Pourtant, on constate que les salariés ont conscience du problème et son en attente de solutions de leur part.

Sources

Journée nationale de l’audition, Résultats de l’enquête JNA – Ifop « Bruit, Santé Auditive et Qualité de Vie au Travail. Quelles réalités ? », en ligne, consulté le 29/11/2019