Mis à jour le 16/12/2022
Des chercheurs américains auraient démontré le lien entre les THS (Traitements Hormonaux de Substitution) et troubles auditifs. Selon eux, la médication pour soulager les symptômes indésirables causerait une déficience de l’audition. Le traitement hormonal réduit les bouffées de chaleur, les maux de tête, l’insomnie ou encore l’humeur changeante. Il aide également à prévenir sur le long terme l’apparition de maladies dues à la ménopause, comme par exemple l’ostéoporose.
Cette étude [1] a été réalisée sur plus de 80 000 femmes en pré-ménopause à Boston, Massachussetts. Mais rappelons tout d’abord ce que sont ménopause et pré-ménopause :
La ménopause est un phénomène physiologique qui commence après les dernières règles, période au-delà de laquelle il n'y aura plus de menstruations et donc d'ovulation. Pour que la ménopause soit définitive, il faut compter un an sans période de menstruation. Cet événement se produit à un âge variable mais généralement compris entre 45 et 52 ans.
La pré-ménopause ou périménopause est une période de transition précédant la ménopause, pendant laquelle la sécrétion des hormones sexuelles se modifie. Ce phénomène est lié à l'épuisement des follicules ovariens associé à une diminution progressive de la sécrétion de progestérone et des œstrogènes. Elle dure quelques années et débute chez des femmes âgées en moyenne de 40 à 45 ans.
Les résultats de cette étude américaine ont montré que de recourir à ce traitement hormonal augmenterait de 21% les risques de surdité. Une femme qui prend un complément hormonal aurait 15% de risque de plus d’observer des troubles de l’audition dès les 5 premières années de traitement. Le risque s’accroît encore, plus le traitement est long, pour finalement être de l’ordre de 21%. Les scientifiques ne savent pas encore pour quelle(s) raison(s) le traitement hormonal de substitution augmente le risque de déficience auditive chez la femme ménopausée. Chez la femme, les œstrogènes régulent le système nerveux neuro-végétatif. Une augmentation pourrait dérégler les capteurs dans les oreilles qui aident à recevoir le son pour l’amener jusqu’à l’organe central. C’est une piste de recherche qui reste à être approfondie.
Cette étude et ses résultats sont les plus importants sur le sujet. Ils amorcent surement une série de tests à plus grande ampleur. Les scientifiques sont peut-être à l’aube de comprendre pourquoi les femmes ménopausées en traitement THS ont plus de risques de développer des troubles de l’audition. La ménopause est un cap important chez la femme. Outre le suivi gynécologique, des examens sont vivement conseillés tels que la mammographie, l'ostéodensitométrie et le bilan sanguin. Le bilan auditif devrait lui aussi être encouragé chez les femmes ménopausées.
[1] Williamson TT, Ding B, Zhu X, Frisina RD. Hormone replacement therapy attenuates hearing loss: Mechanisms involving estrogen and the IGF-1 pathway. Aging Cell. 2019 Jun;18(3):e12939. doi: 10.1111/acel.12939. Epub 2019 Mar 7. PMID: 30845368; PMCID: PMC6516159.
Actualités sur la même thématique
Acouphènes et perte d’audition, un lien possible avec le Covid-19 et le vaccin ?
Surdité de l'enfant : causes, symptômes, dépistage et solutions
Diabète et perte auditive : causes, conséquences, prise en charge
Les conséquences d'une perte d'audition non traitée
Notre sélection d'applications smartphone pour malentendants
Journée nationale de l’audition : un récent sondage sur l’audition des Français tire la sonnette d’alarme
Il est important de soutenir vos proches malentendants
Accompagner la vieillesse permet de plus en plus le maintien à domicile
Chien guide pour malentendants, ça existe !
En colère contre les acouphènes
Les dernières actualités
AirPods Pro 2 : une chance pour la santé auditive, à condition de ne pas se passer d’expertise !
Appareils auditifs et vieillissement : un stigma à dépasser
L'Intelligence Artificielle et les aides auditives : Regards croisés d'experts
VivaSon en mission humanitaire à Madagascar
Déposer un commentaire
Vos commentaires
De quelle étude parlez-vous ? Ce serait bien de la nommer.
Merci.
Bonjour Guylaine,
Nous avons mis à jour l'article avec la mention de l'étude dans les sources de ce dernier.
Cordialement,
Aurélien
VivaSon