Mis à jour le 22/03/2024
Après la réaction non-équivoque de l’Unsaf, c’est au tour du Syndicat national des Entreprises de l’Audition (Synea) de donner son avis concernant l’enquête sectorielle menée par l’Autorité de la concurrence. C’est dans un communiqué de presse datant du lundi 19 décembre que le syndicat a exprimé son opinion, et dit regretter que ses arguments sur la pertinence du paiement forfaitaire des appareils et du suivi n’aient pas été suffisamment écoutés. Dans notre article initial sur le sujet, nous avions remarqué combien ces mesures allaient à l’encontre des pratiques établies, les débats et la controverse étaient prévisibles. Le Synea n’en reste pas moins ouvert à la discussion et cherche à faire avancer le débat en faveur de la qualité des services d’audioprothèse.
Pour l’instant, lorsqu’un malentendant acquiert un appareil auditif, celui-ci paye un forfait couvrant la durée de vie de son appareil. Ce forfait comprend la maintenance du dispositif ainsi que son ajustement par un audioprothésiste. C’est ce genre d’ajustements qui permet à l’appareil de suivre l’évolution des troubles auditifs du patient ; sans cela, l’aide auditive perd de son utilité. Il se trouve qu’une des mesures marquantes de l’Autorité de la concurrence est précisément de séparer la vente des appareils de celle des prestations de suivi. Le Synea regrette donc cette proposition, et insiste sur les diverses raisons. Le syndicat remarque tout d’abord que le modèle forfaitaire n’est pas le propre de la France mais est répandu dans tous les pays européens de par sa cohérence. Par ailleurs, il rappelle que le CISS avait déjà insisté en juin 2016 sur les dangers du découplage. Enfin, ce découplage présente le risque important de moindre utilisation des appareils, puisque dès lors qu’ils seront moins suivis, ils seront aussi moins adaptés.
En dépit de ces commentaires, le Synea affirme prendre note des recommandations de l’Autorité de la concurrence et se tient à disposition des pouvoirs publics pour discuter plus avant de la prise en charge des appareils auditifs. En outre, le syndicat sait apprécier les autres propositions de l’institution. Parmi celles-ci, l’idée d’augmenter le nombre audioprothésistes à la sortie des écoles afin de satisfaire un marché en expansion. Par ailleurs, l’idée de mener une compagne d’information destinée à lutter contre les obstacles psychologiques ne pouvait qu’être saluée par le syndicat ; trop souvent encore, les malentendants ne s’appareillent pas ou attendent trop longtemps en raison d’une simple perception négative de l’audioprothèse. En somme, le Synea explique être en faveur de tout ce qui permettra une plus grande transparence des offres. Une affirmation encourageante pour trouver des accords à portée positive. L’audioprothèse profiterait en effet d’une mesure capable de reconnecter les patients à la réalité des métiers de l’audition, mais cela ne doit pas se faire au travers d’actions hâtives qui pourraient s’avérer plus dommageables qu’autre chose.
Source : EDP Audio
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