Mis à jour le 31/10/2024
La maladie de Ménière est un syndrome chronique qui se traduit par des crises répétées de vertige, accompagnées d’acouphènes, de nausées/vomissements, sueurs, stress ainsi qu’une perte auditive soudaine et fluctuante. Leur fréquence d’apparition est variable, de même pour leur durée. Une crise peut durer pendant une journée comme une semaine entière. Ce syndrome atteint dans la majorité des cas une seule oreille bien qu’il soit bilatéral pour certains patients.
Cette maladie est incurable, il n’existe pas de traitement connu à ce jour pour la guérir. Néanmoins, des solutions existent pour soulager le malade pendant les épisodes traumatiques.
La maladie de Ménière doit son nom au Dr Prosper Ménière. Au début du XIXe siècle, il fut le premier médecin français à établir une relation entre certains types de surdité et des vertiges paroxystiques.
La maladie de Ménière est une maladie chronique qui a pour origine un dysfonctionnement de l’oreille interne (partie essentielle du système auditif qui assure la perception des sons ainsi que l’équilibre), composée de la cochlée (avec les cellules ciliées) et du vestibule. Ce syndrome se caractérise par une hyperpression dans l’oreille interne résultant d’un excès des liquides qui parcourt ses deux cavités, l’endolymphe et la périlymphe. L’étude des tissus permet d’identifier un élargissement de l’espace endolymphatique ou hydrops endolymphatique.
Le médecin ORL peut s’appuyer sur divers examens ou tests pour établir son diagnostic :
Les crises provoquées par cette maladie se traduisent par des vertiges qui, selon leur gravité, peuvent paralyser le patient. Celui-ci est alors désorienté et incapable de se déplacer (perte d’équilibre).
Le vertige est accompagné d’une baisse brusque et brutale de l’audition et d’une sensation de plénitude de l’oreille. S’en suivent des sifflements, des bourdonnements et des tintements d’une intensité variable. Les scientifiques qui ont étudié cette maladie n’ont pas identifié de cause particulière pouvant expliquer ces excès d’endolymphe entraînant une hyperpression au niveau de l’oreille interne. Cependant, plusieurs hypothèses ont été avancées pour tenter de l’expliquer :
La grande variété des cas étudiés et leur complexité rendent très difficile l’explication des origines de la maladie, sans réelles certitudes ni consensus au sein de la communauté scientifique.
La maladie de Ménière se manifeste lors d’épisodes de crises. Plusieurs symptômes peuvent apparaître alors, à échelle variable selon l’intensité de la crise :
À long terme, on peut constater des troubles de l’équilibre, une perte d’audition et des acouphènes qui deviennent irréversibles. La perte d’audition est quant à elle progressive dans ce cas.
La maladie de Ménière se manifeste par des crises ponctuelles plus ou moins longues et intenses. Plus le temps passe, moins les épisodes de crise sont fréquents et la pathologie tend à se stabiliser chez certains patients. Là encore, l’évolution est très variable selon les personnes.
Des séquelles définitives peuvent s’installer comme la perte d’audition ou des problèmes d’équilibre. Les acouphènes, quant à eux, sont généralement permanents, mais se manifestent à leur maximum lors des crises. Là aussi, l’intensité varie d’un patient à l’autre, surtout si d’autres facteurs viennent s’ajouter au syndrome comme une fragilité cochléaire.
La maladie de Ménière n'est pas mortelle en soi. Toutefois, il est essentiel de comprendre que même si elle ne met pas directement en danger la vie du patient, elle peut avoir des conséquences significatives sur sa qualité de vie. En effet, les symptômes sévères tels que les vertiges intenses, la perte auditive et les acouphènes peuvent être très perturbants et peuvent affecter la capacité du patient à mener une vie normale.
Le syndrome de Ménière n’est pas héréditaire, mais les spécialistes n’excluent pas le fait que certains gènes puissent en favoriser l’apparition, bien qu’ils n’aient pas encore été identifiés.
Cette maladie chronique apparaît généralement entre 20 et 50 ans et semble rarement toucher les enfants et jeunes adultes.
La maladie de Ménière touche l’ensemble de la population et elle affecte aussi bien les hommes que les femmes.
La maladie de Ménière a des conséquences sur la qualité de vie des patients. Le vertige ou la sensation permanente de vertige entraînent un état de stress, de l’anxiété et une grande fatigue. Ce syndrome n’a pas un impact destructeur sur la santé du patient, mais il entraîne une forte incapacité lors des crises.
Il n’existe pas de traitement pour guérir du syndrome de Ménière. Néanmoins, des solutions thérapeutiques et médicamenteuses peuvent être administrées pour soulager les patients lors des crises, les aider à mieux vivre avec et apprendre à se comporter en cas de vertige.
Le traitement des crises du syndrome permet d’atténuer l’intensité des vertiges et des symptômes associés. Ces traitements passent principalement par la voie médicamenteuse, avec trois types de médicaments :
D’autres alternatives peuvent également être proposées pour diminuer les symptômes :
La rééducation vestibulaire consiste à renforcer les mécanismes du vestibule qui régissent l’équilibre grâce à différents exercices. Pratiquées par des phytothérapeutes et des ergothérapeutes, ces techniques de rééducation permettent de diminuer la sensation de vertige.
Le traitement pressionnel consiste à mettre en place une sorte de drain : un aérateur transtympanique. Celui-ci permet de réduire la fréquence et l’intensité des crises.
Dans les cas les plus sévères pour lesquels les manifestations de crises sont trop intenses et ne peuvent pas être soulagées par voie médicamenteuse, plusieurs interventions chirurgicales peuvent être envisagées, non sans conséquences.
Cette opération consiste à diminuer la pression de l’oreille interne. Elle peut se traduire par l’ouverture d’une poche qui contient un excès d’endolymphe pour en drainer une partie. Cette opération est principalement indiquée lors d’une atteinte bilatérale.
Cette intervention a pour but de détruire les cellules du vestibule et, par conséquent, d’inhiber les signaux envoyés au cerveau. Deux solutions sont possibles :
La maladie de Ménière peut entraîner des acouphènes permanents ainsi qu’une perte d’audition définitive. Pour répondre à ces deux pathologies, il est possible pour le patient de s’équiper d’appareils auditifs si un médecin ORL le lui prescrit.
Pour la correction auditive, l’appareillage permet de compenser la perte d’audition conséquente de la pathologie. Le suivi de l’évolution de la perte auditive est primordial, car la perte d’audition est généralement progressive. Des bilans auditifs réguliers avec l’audioprothésiste permettent d’adapter les appareils à l’évolution de la maladie.
L’appareillage auditif permet de baigner l’acouphène dans le bruit (audition récupérée grâce à l’amplification), d’en diminuer l’intensité avec une thérapie de masquage et de retrouver progressivement ses facultés de compréhension perdues à cause de la privation sensorielle.
https://blog.bivea.fr/actualite/les-solutions-qui-aident-a-prevenir-et-a-soulager-la-maladie-de-meniere
Professeur A. Thornval (1929) Quelques considérations sur la pathogénie de la maladie de Menière, Acta Oto-Laryngologica, 13:1, 4-22, DOI: 10.3109/00016482909119163*
Kitahara, M. (1990). Concepts and Diagnostic Criteria of Ménière’s Disease. In: Kitahara, M. (eds) Ménière’s Disease. Springer, Tokyo. https://doi.org/10.1007/978-4-431-68111-3_1
Approche à adopter pour la prise en charge de la maladie de Ménière; Vincent Wu, Edward A. Sykes, Michael M. Beyea, Matthew T.W. Simpson, Jason A. Beyea; Canadian Family Physician Jul 2019, 65 (7) 468-472;
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